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2005 : Shanghai, Chine

Au coeur de la Chine moderne

vendredi 20 mai 2005, par Sylvie Terrier

Palais de l’Empereur, Pékin

Pas facile de voyager en Chine !

Le problème de la langue est vraiment la difficulté majeure. Les Chinois ne parlent pas anglais, et nous ne parlons pas chinois.

Nous nous trouvons quotidiennement emprisonnés dans des situations sans issue ou plongés dans des quiproquos qu’il vaut mieux finalement prendre avec légèreté. Vous cherchez le marché ? Le taxi vous conduit au super marché. Vous n’arrivez pas à lire la carte du menu au restaurant ? Vous montrez du doigt le plat de votre voisin. Le serveur comprend que vous voulez la même chose mais il va vous en apporter une énorme quantité puisque la table que vous avez montrée est une assemblée de quatre gros mangeurs ...etc

Pour le reste, les Chinois s’ouvrent peu à peu au monde par le biais des jeunes. Leur modèle de référence reste le modèle américain. La Chine s’est promis de dépasser les Etats-unis au niveau de la production. La question en Chine n’est pas de savoir si l’économie chinoise va pouvoir produire tel ou tel produit mais combien de temps va-t-elle mettre pour le copier.

Au niveau de la société, les jeunes sont plutôt libres, on voit les couples se promener main dans la main, les jeunes filles portent des jeans et se teignent les cheveux. L’apparence à certes moins d’importance qu’à Singapour, mais ces jeunes issus de la génération des enfants uniques, sont devenus les premiers utilisateurs de la société de consommation.

Leurs grands-parents sont restés en arrière et se terrent dans les vieux quartiers promis à la destruction. Les grands-mères portent encore le col mao et des couleurs sombres. En vieillissant, elles deviennent toutes petites et sèches comme des sarments. Elles savent encore tricoter et ont souvent la garde de leur unique petit enfant. Elles ne le quittent pas des yeux tandis qu’il joue dans la ruelle. Du linge est suspendu un peu partout, les couettes prennent le soleil. La vie se passe dans la rue, les maisons sombres et bondées semblant trop petites.

Sur le Bund, Shanghai

Il y a deux Chine. La traditionnelle celle des vieux (c’est aussi celle que l’on aime) mais qui disparaît et la Chine contemporaine, celle des jeunes, moderne, impersonnelle, consommatrice, basée sur un seul objectif : faire de l’argent.

Shanghai. Un mot qui fait rêver...
Plus de 3000 gratte-ciel, 20 millions d’habitants, exposition internationale prévue en 2010. Les deux-tiers des tours ont été construites depuis 1994. Shanghai la ville branchée, nombril de la planète qui a attiré des entreprises du monde entier et semble délibérément tourner les dos au communisme.

La Chine compte seulement 12 % d’analphabètes (50% en Inde). Les écoles, les bibliothèques publiques sont gratuites. A Shanghai, il y a 22 bibliothèques publiques.

J’en ai visité deux, la Main Library (Bibliothèque centrale) et une bibliothèque de district au centre ville qui avait l’avantage de disposer d’une section jeunesse toute récente.

Auparavant, je suis passée à la médiathèque de l’Alliance Française.
Adresse : 297 Wusong Road (6éme étage)
E-mail : shanghai@alliancefrancaise.org.cn

Site : www.alliancefrancaise.org.cn
Responsable de l’Alliance : Claire-Lise Dautry

On trouve toujours dans les Alliances quantité d’informations, des bonnes adresses et le plaisir inégalé de se plonger dans les livres en langue française.
C’est l’endroit idéal pour commencer une exploration. Et puis on rencontre des compatriotes.

Ainsi Estelle, la responsable de la médiathèque qui m’accueille avec un beau sourire et me parle avec passion de son travail. La médiathèque vient d’être rénovée, elle sent d’ailleurs encore la peinture.
- L’équipe est super sympa, voulez-vous un café ?

Nous nous installons autour d’une belle table de bois clair, tout l’espace est stylé, harmonieux. Parquet clair pour le sol, mobilier moderne, noir et chromé, équipement audiovisuel de haute qualité. Une médiathèque inondée de lumière naturelle, sublimée par des lampes lanternes. Et pour accueillir le public, un superbe bureau de prêt dans lequel a été incrusté une antique pièce de bois.

On voit que la médiathèque est passée entre les mains d’un professionnel. Une jeune femme architecte du nom de JIANG Qiong Er. Il faut prendre le temps d’aller visiter sa galerie sur les berges de la rivière Suzhou, un espace de 1000 m2 dédié à la création et au design d’intérieur, un lieu également de rencontres, de conférences et d’expositions qui métisse Orient et Occident (l’artiste partage sa vie entre Shanghai et Paris).

Un site pour découvrir l’atelier : www.NumerD.com
E-mail : info@NumberD.com
Tel : 0086-21-62662109

Estelle a adopté le tutoiement et parle français aux étudiants. A l’arrivée j’ai été surprise de trouver, collés sur la porte vitrée, des tracts de protestation : ARRETEZ D’ ECRIRE DANS LES LIVRES ! (écrit en français et en chinois).
- Ils sont adorables, me dit Esther, mais ils ont cette mauvaise habitude d’écrire dans les livre et au stylo, maintenant je leur demande de rembourser les livres.

Ouverture de la médiathèque :
Lundi au vendredi : 10-19h
Samedi et dimanche : 10-16 h
Soit : 57 heures hebdomadaires

Conditions d’inscriptions  :
Pour les étudiants à l’Alliance : gratuit + 200 Rmb (20 euros) de caution
Pour les autres usagers : 300 Rmb (30 euros) + 200 Rmb de caution

La carte permet d’emprunter :
3 livres ou revues (2 revues maximum)
3 documents multimédia : 2 CD, 1CD-rom, 1 DVD
durée de prêt : Tous les documents 3 semaines, sauf les DVD 7 jours
Pénalités de retard : 1 Rmb par document et par jour

- Les collections : 6000 livres, 300 DVD,500 CD, 30 titres de revues.Un fonds d’usuels et de livres pour la jeunesse.

- 6 ordinateurs sont à disposition des usagers inscrits à la médiathèque dont 1 pour la consultation de l’opac. On peut consulter environ 800 sites Internet consacrés à la France contemporaine. Ils ne permettent pas le surf ni la consultation de messageries. Une carte d’accès est nécessaire, il faut la demander en échange d’une pièce d’identité + carte de membre à l’accueil.

- Le fonctionnement
La médiathèque souhaite être un lieu ouvert à tous. On peut donc venir lire librement. Les collections sont développées selon 3 axes : La littérature contemporaine française, la littérature chinoise traduite en français, les ouvrages d’économie et de sciences sociales sur la Chine d’aujourd’hui.

Les livres sont achetés pour la plupart à la librairie française de Pékin. Estelle estime qu’il y à Shanghai environ 5000 Français, autant d’Allemands, encore plus d’Américains. Les Français travaillent dans des sociétés françaises qui ont investi à Shanghai comme Carrefour ou Auchan. Sur les 20 millions d’habitants que compte la ville, Il y a 1,5 millions d’étrangers. C’est sans doute pour cela que l’Alliance compte (et c’est une des rares fois que je le constate) autant d’expatriés parmi ses usagers : environ 25%.

L’Alliance de Shanghai connaît un vif succès. Elle comptabilise près de 4000 étudiants et 35 enseignants. Les sessions de cours se succèdent, les cours se déroulent tous les jours, y compris le dimanche.
Cinq personnes composent l’équipe de la médiathèque dont 2 temps plein. Les contrats pour les médiathécaires sont de type local.

Alors quel est l’intérêt pour un jeune chinois d’apprendre le français ? Pour pouvoir poursuivre des études supérieures de commerce à l’étranger. Puis revenir en Chine, obtenir un bon travail et gagner beaucoup d’argent.
- C’est un peu trivial mais c’est la réalité, conclut Estelle.

Estelle ne ménage ni son temps ni son énergie. Depuis son arrivée, il y a deux ans et demi, les choses ont bien évolué. Elle a obtenu des subventions qui lui ont permis de faire évoluer les fonds. Elle a ainsi pu désherber et acheter des nouveautés ainsi que des documents audiovisuels toujours très appréciés des étudiants.

Estelle s’est aussi souvent confrontée au problème de la langue, puisqu’elle ne parle pas chinois. Alors elle a eu la bonne idée d’afficher au niveau du bureau de prêt les principales questions que l’on pose au bibliothécaire, en chinois et en français :
L’affichette s’appelle « un peu de vocabulaire » :
— Je voudrais m’inscrire à la bibliothèque
— Je voudrais rendre ce live
— Je voudrais emprunter ces deux livres
— Je voudrais prolonger le prêt
— Je voudrais récupérer ma caution
— Vous avez dépassé la date de retour de 5 jours vous devez payer une amande de 5 Rmb...

Une sympathique manière de communiquer !

Le temps passe vite en compagnie d’Estelle, qui malgré son enthousiasme s’interroge sur l’engouement des Français et des étrangers en général pour venir s’installer dans cette ville :
- On veut travailler à Shanghai, comment faire ? Cette question lui est souvent posée. Au quotidien, Estelle trouve la ville fatiguante et polluée, et puis « il n’y a pas de verdure ! »

Shanghai, l’ancien et le nouveau

Mais déjà Estelle rebondit sur une autre activité : préparer la soirée Apéro-philo qui a lieu ce soir. Au programme : doit-on ne rien oublier ? C’est un sujet pertinent en Chine, où l’on constate quotidiennement combien la mémoire compte peu aux yeux des hommes politiques. Par exemple le développement immobilier : année après année la destruction des vieux quartiers avance, des tours immenses et inhumaines les remplacent, des milliers d’êtres humains se retrouvent transférés à la périphérie des villes.

Pour finir, un mot des autres bibliothèques d’Alliances ou d’Instituts culturels français sur le territoire chinois. Il y en 10 en tout, à savoir : Pékin, Shanghai, Wuhan, Dalian, Nankin, Chengdu, Canton, Xian, Hong Kong et Macao. Les établissements ne sont pas organisés en réseau. Une lettre de diffusion circule, largement instituée et alimentée par Estelle. Le numéro 8 vient de sortir.

Les Alliances et les Instituts culturels français sont en pleine expansion aujourd’hui en Chine, preuves de l’évolution du pays vers plus d’ouverture. Aujourd’hui, Shanghai est un peu l’enfant gâtée du pays, elle scintille sur le devant de la scène. L’Alliance se place dans ce succès, par le nombre de ses étudiants, l’ampleur de ses projets, la notoriété de ses invités. Une annexe a même été inaugurée le 16 mai 2005 (155 Wuyi Lu, 2eme étage).

La Shanghai Public Library = Institut d’Information Scientifique et Technique de Shangai
Adresse : 1555, Huaihai Road, Shanghai 200031
Tel : 644 55555
Site web : www.library.sh.ch

Le bâtiment est grandiose, gigantesque comme à l’accoutumée (80 000 m2) une construction blanche à l’architecture moderne inspirée des temples grecs, un agora et un imposant escalier pour accéder à l’entrée. Ouvert au public depuis 1996.

Les chiffres avancés donnent le vertige : 13 millions de livres, 10 000 lecteurs par jour, ouvert tous les jours de 8H30 à 20h30 ; prêt gratuit pour les usagers à partir de 14 ans.

Il n’y a pas de bibliothèque jeunesse, la bibliothèque est tournée vers la sociologie, le droit, l’économie, le sport et le tourisme, les sciences et la technologie.

L’intérieur est un peu plus intime : un grand hall d’accueil ouvert sur la lumière d’un jardin intérieur, une sculpture moderne, des plantes vertes, des escalators pour accéder aux quatre étages où se trouvent les collections, un petit café avec des fauteuils cosy pour boire un café macchiato au sucre roux.

Malheureusement dans ce sanctuaire de la culture, aucune information n’est écrite en anglais. Les rares brochures d’information que je parviens à récolter, modestes et minimalistes ne me sont d’aucune utilité. Nous sommes en période de vacances, c’est la « golden week ». La bibliothèque est remplie de jeunes étudiants et de parents accompagnés d’adolescents.

Ne trouvant personne pour m’accompagner, les bibliothécaires à l’accueil ne parlant pas anglais, je commence seule la visite.

Premier étage :
Livres et Périodiques. Retour des documents, Salle de lecture pour les « modern documents », c’est à dire les livres récents (moins de cinq ans) et les périodiques récents (moins de 1 an).

A cet étage se trouvent également : Les catalogues de consultation (mais personne devant les PC)
- Une salle multimédia pour les journaux et les périodiques
- Une libraire, superbe, très bien achalandée et l’on trouve quelques auteurs classiques en langue anglaise : Saint Exupéry, Charlotte Bronté, Charles Dickens, Mark Twain, Lewis Caroll, Les Fables d’Esope... et des livres pour enfants en chinois. Les livres sont beaux, la couverture soignée et de manière générale peu cher.
- Un magasin de culture traditionnelle chinoise : sceaux, encre, papier, pinceaux, cartes postales, livres d’art, objets décoratifs + articles de bureau et service d’encadrement.

En passant devant la librairie, une puissante odeur d’ail et de gingembre revenus dans d’huile bouillant saisit mes narines. C’est l’odeur traditionnelle en Chine, il y a une cafétéria au sous-sol, où l’on peut manger à n’importe quelle heure de la journée. Et aussi un espace Internet, rajouté plus tard auquel on accède de l’extérieur.

Deuxième étage :
Section Sciences Sociales ; Droit et Économie ; Sport et Tourisme ; Livres et périodiques.
Immenses collections. Classification décimale mais pas selon Dewey. Personne pour m’expliquer en anglais. Parquet et mobilier en bois, la bibliothèque par son intérieur redevient une bibliothèque classique. Beaucoup d’étudiants travaillent, certains assoupis. Ambiance studieuse et silencieuse. Les livres sont achetés en nombreux exemplaires, jusqu’ à 20 fois le même volume.

Troisième étage :
Section Sciences et Technologie ; Salle de référence ; Salle de promotion des nouveautés ; Généalogie ; Bureau de restauration et manuscrits ; Espace multimédia.

L’espace multimédia : Une dizaine d’affreux boxes totalement hermétiques munis d’un siège et d’une télévision accueillent le visiteur. On dirait des cellules de prisonniers. l’une d’entre elle est occupée par un jeune homme qui mange en regardant un film. Il y a dans cet espace également une grande salle d’écoute de CD et de visionnage de DVD et vidéos. Les postes sont flambants neufs mais le choix réduit à quelques dizaines de CD et de DVD. La salle est à demi achevée, des tables et des chaises attendent, maladroitement empilées dans un coin.

Comme je me trouve là, debout à écrire, quelqu’un finalement m’adresse la parole. Ma connaissance de la langue chinoise étant nulle, la communication se réduit à un sourire. Je sors. Frustrée.

Quatrième étage :
Livres et périodiques étrangers ; Salle d’exposition et salle pour séminaire ; Dépôt des Nations Unies ; Auditorium.
Impossible de visiter cet étage, un rideau de fer en barre l’accès, sans explication. L’espace est sans doute ouvert selon des horaires bien spécifiques (rien d’affiché, peut-être est-ce noté dans la brochure d’information ?)

Je ressens une impression de grande solitude dans ce bâtiment immense et impersonnel, protégé par des barrières anti-vol à l’entrée de chaque salle, surveillé par un personnel en nombre important mais qui semble s’ennuyer et attendre la fin de la journée.

En somme, une bibliothèque imposante mais qui n’est pas vraiment à la hauteur de ses prétentions de modernité et surtout un endroit exclusivement pour Chinois !

Le guide Lonely Planet présente cette bibliothèque comme la plus grande bibliothèque d’Asie. D’autres sources la placent comme l’une des 10 plus grandes bibliothèques du monde. Soit, personnellement, je préfère la bibliothèque centrale de Hong Kong pour sa modernité et son accueil ! (voir article Bibliothèques autour du monde à Hong Kong)

The Shanghai Huangpu District Library
Adresse : 655, Fouzhou Road Shanghai 200001

J’ai choisi cette bibliothèque par ce qu’elle propose une bibliothèque pour la jeunesse et qu’elle se trouve au cœur même de Shanghai, à quelques pas du Bund, la célèbre promenade le long du fleuve Suzhou, le petit New York chinois comme le présentent les brochures touristiques.

La bibliothèque a ouverte ses portes au public en 1999. A l’entrée, un livre géant en métal proclame en lettres vertes : KNOLEDGE IS POWER = la connaissance est puissance

- Heures d’ouverture : du lundi au dimanche, de 10 à 20h30
En fait ces horaires sont faux. La bibliothèque est fermée le lundi et les sections ouvrent de 9h30 à 17 heures, 18 heures pour la section des périodiques et des journaux.

La bibliothèque se trouve dans un building de couleur crème qui s’ouvre sur la rue principale. Mais l’entrée monumentale avec escalator mène en fait à une vente de livres au rabais. Pour pénétrer dans la bibliothèque, il faut passer par le côté et prendre l’ascenseur.

Rien n’est écrit en anglais et parmi le personnel placé à l’accueil, personne ne peut me venir en aide. Je n’arrive pas à obtenir un plan, de toute façon même s’il existait, il serait en chinois et je n’y comprendrais rien. Alors je devine. Ces commentaires sont donc à prendre une fois encore avec parcimonie, j’ai pu mal interpréter ce que j’ai vu.

Si vous ne lisez pas le chinois, vous ne comprendrez pas ce qui est inscrit à l’intérieur de l’ascenseur. Vous ferez donc comme moi, j’appuie sur chaque bouton consciencieusement et découvre étage après étage l’agencement de la bibliothèque. Donc
- 4ème pour la section jeunesse
- 5ème pour la section référence
- 6ème pour la salle de prêts et de lecture adulte
- 7ème pour les journaux et les périodiques
- 8ème pour... j’hésite avant d’avancer plus loin dans le couloir. Je vois des bureaux, est-ce la partie administrative ? Mais il y a aussi des cellules fermées et insonorisées semblables à celles de la Bibliothèque Centrale, est-ce la section vidéo ? Personne à qui m’adresser. L’impression d’ensemble est lugubre. Mal à l’aise, je quitte les lieux.

La salle de prêt adulte
C’est une grande salle de style ancien, toute en bois, de forme circulaire composée d’un bureau de prêt et retour, circulaire lui aussi. La salle de lecture propose de gros bureaux cossus recouverts de skaï vert. Tout autour de l’espace, des vitrines fermées à clef conservent livres et dictionnaires. 6 PC sont à disposition du public pour la consultation de l’opac, 4 tourniquets proposent des nouveautés. Le choix de livres est abondant, les ouvrages en bon état mais je ne peux bien sûr rien dire au sujet de la sélection. Le prêt est gratuit, six documents par usager.

La salle des périodiques et journaux :
180 titres de périodiques, des tables octogonales pour une lecture sur place (les périodiques ne s’empruntent pas). Journaux : de nombreux titres, fixés sur une planche de contreplaqué pour les journaux du jour, posés à plat pour les anciens numéros. Une quinzaine de lecteurs peuple les lieux, des personnes âgées, des hommes exclusivement.

Nouveau ! Une salle multimédia entièrement vitrée dans laquelle se trouvent une vingtaine de PC pour les adolescents, nommée (en anglais) Electronic reading room. La salle est pleine de jeunes en jeans. Que font-ils ? Ils jouent à des jeux vidéo. Ouverture de 10 à 20h 30.

Salle de référence. Elle aussi en bois massif et garnies d’armoires fermées à clef ce qui lui donne un air cossu et « bourgeois ». Mais lorsque j’arrive, l’employée est en train de poser un gros cadenas sur la porte. C’est fermé ! me signifie-t-elle avec ses mains en croix. Pas la peine d’insister.

La bibliothèque des enfants :
La bibliothèque est toute récente, elle vient d’ouvrir au public, malheureusement elle ferme aussi à 17h 30. Devant ma déception l’employé est plus conciliant que sa collègue. Il me laisse entrer et me fait même visiter les lieux. Il ne parle pas un mot d’anglais mais au moins je peux déambuler dans cet immense espace aussi grand qu’une cour de collège et aménagé comme un parc d’attraction.

Je retrouve le grand arbre de Singapour autour duquel les enfants peuvent se rassembler et lire mais ici il y en a ... quatre ! Mon guide frappe dans ses mains et aussitôt des oiseux, cachés dans des nids se mettent à chanter. Le ciel aussi vaut le coup d’œil, un assemblage de nuages en plexiglas piqueté de spots lumineux. Et dessous, des petites tables amovibles. Dans le fond, un piano à queue et des PC, une vingtaine. « Internet ? » oui, confirme mon guide qui me fait signe de le suivre. Nous voici dans une salle adjacente garnie de PC flambants neufs. Une trentaine, plus une salle aménagée spécialement pour les enfants handicapés.

Retour dans la médiathèque, la partie de droite présente les collections. Elle se termine par une grande cage en verre (comme à Singapour à nouveau) : c’est l’espace pour les tout-petits qui trouvent là jeux et peluches.

Une chose me frappe dans ce domaine féerique : le manque de livre. En effet, les collections sont clairsemées et quand il y a des livres, je les trouve en dix exemplaires semblables. Ceci confirme alors l‘impression que j’avais eue en visitant les librairies : la production éditoriale pour la jeunesse est faible en Chine. Quelques contes et albums souvent inspirés de Walt Disney, très peu de documentaires, une production très moyenne de romans pour adolescents. Les Chinois n’acceptent pas les éditeurs étrangers et n’intègrent pas dans leurs collections comme à Hong Kong les éditeurs anglophones. Ils fonctionnent donc uniquement avec la production chinoise et celle-ci a vraiment besoin d’être développée.

Je comprends alors mieux cette impression de vide qui m’a tant frappée à l’entrée de la bibliothèque, l’espace est certes immensément grand (il y a même une ludothèque avec des jeux en bois, belle imitation des jeux allemands Ravensburger), mais voilà, ce qui manque dans cette bibliothèque ce sont les livres !

Envie de vous changer les idées et d’acheter un livre en anglais ? De feuilleter un beau livre de photos sur la Chine ? De vous mettre à l’apprentissage de la calligraphie ou mieux, de trouver une méthode pour apprendre le chinois ?

C’est le moment ou jamais, les occidentaux qui vivent à Shanghai l’ont compris, beaucoup d’entre eux parlent la langue. Vous êtes dans la bonne rue en sortant de la bibliothèque. La Fu Zhou Road est la rue des libraires et des magasins de fournitures d’art, vous trouverez aussi un extraordinaire choix de papiers, encres, pinceaux et peintures à des prix très raisonnables.

Parmi toutes les libraires, deux bonnes adresses :
- Shanghai Book Company
424 Fu Zhou Road Shanghai 200001
Tel : (0086 -21) 63220825
Fax : (0086-21) 63220818
E-mail : editor@dfsl.net
Une librairie spécialisée dans les livres d’art (une grande partie des ouvrages sont en anglais, donc accessibles), mais aussi dans les techniques de peinture chinoise, calligraphie...

- Shanghai Foreign language bookshop390 Fu Zhou Road Shanghai 200001
Tel : (0086 21) 63223200
E-mail : sbt_sh@yahoo.com
Une librairie internationale où le personnel parle anglais. Lieu idéal pour trouver une méthode de langue. Mais attention, fermeture des portes à 18 heures précises, 19 heures le vendredi et le samedi. La libraire est un magasin d’état, les employés sont intransigeants avec les horaires...

Que dire en conclusion ? Que finalement, tout concourt aujourd’hui à constater que la Chine a fait le choix de se donner les moyens pour devenir l’usine du monde. Un choix qui pour l’instant a pour conséquence de placer au second plan le développement personnel et la culture au sens large.

Librairie ambulante, Shanghai